Dialogue avec les membres

La volonté du gouvernement ontarien de revitaliser l'Ordre donne aux membres l'occasion de se prononcer sur l'avenir de leur organisme de réglementation. L'Ordre vous écoute, parlez-nous.

de Marilyn A. Laframboise

En mai dernier, lors de ma première allocution devant le conseil, j'ai déclaré qu'il fallait se pencher sur trois points pour exercer une influence positive sur la profession : le leadership, les partenariats et la régie interne.

Mes propos sur la régie interne ont retenu l'attention du ministre de l'Éducation, Gerard Kennedy.

Dans son allocution au conseil en juin, le ministre a clarifié les déclarations faites dans son document de discussion, Revitalisation de l'Ordre des enseignantes et des enseignants de l'Ontario. «Il incombe au gouvernement, dit-il, de contribuer à changer l'image de l'Ordre en "neutralisant" le mécontentement qui entoure sa raison d'être.»

En réaction au document du ministre et à sa demande, l'Ordre a créé un comité spécial sur la régie interne. En mai et en juin, en reprenant les thèmes abordés dans le document du ministre, nous avons consulté nos membres, les intervenantes et intervenants en éducation, et le public de six villes.

Nous leur avons demandé comment assurer l'indépendance et la «dépolitisation» de l'Ordre. Nous avons abordé la question du type et du nombre de membres élus et nommés au conseil, et le processus de validation des nominations à venir. Nous leur avons demandé comment attirer plus de candidates et de candidats aux élections du conseil et comment augmenter la participation au scrutin. Nous avons aussi sollicité leur avis concernant l'adoption de lignes directrices sur les conflits d'intérêts des membres élus et nommés, et le rôle que l'Ordre devrait jouer pour favoriser une meilleure compréhension de la profession.

Si l'on en juge par le nombre de participantes et de participants aux séances de consultation, le problème de régie interne est pris très au sérieux. Les gens nous ont fait part de leurs préoccupations et nous ont donné des idées de toutes sortes. De nombreux organismes nous ont proposé des modèles de régie interne.

Les gens nous ont donné des idées de toutes sortes.

Les commentaires sur le rôle et la raison d'être de l'Ordre ont été révélateurs. Certains voulaient que l'Ordre plaide davantage la cause des enseignantes et enseignants, «comme le font les médecins», a même dit une personne. On lui a demandé si elle faisait allusion à l'Ordre des médecins et chirurgiens ou à l'Ontario Medical Association. «Peu importe», a-t-elle répondu.

Certaines personnes nous ont dit que la défense des intérêts des membres n'était pas du ressort de l'Ordre. D'autres voulaient que l'Ordre intensifie ses efforts de revendication au nom de ses membres et de la profession.

Les meilleures idées ne provenaient pas nécessairement des présentations savantes et soignées, mais plutôt des dialogues qui ont suivi. Les participantes et participants voulaient vraiment mieux connaître l'Ordre.

On nous a reproché de dépenser inutilement pour aller rencontrer nos membres à Sudbury et à Thunder Bay, mais les gens de ces régions ont apprécié notre visite et soutenu que Toronto n'avait pas le monopole de l'innovation.

S'ouvrir et communiquer est un processus important et continu. C'est pourquoi nous avons décidé de mener notre deuxième sondage annuel. En plus des précieux renseignements que nous avons recueillis en rencontrant les membres, nous avons amassé des données statistiques valables à peu de frais grâce au sondage réalisé par COMPAS auprès de 1 000 membres.

Nous voulons savoir ce que nos membres pensent et comment ils aimeraient que l'on communique avec eux. Par exemple, pourquoi aussi peu de membres ont voté lors des dernières élections? Était-ce parce que c'était la première fois que les élections avaient lieu exclusivement en ligne ou pour d'autres raisons?

Le ministre ne veut pas tirer de conclusions hâtives; il préfère prendre le temps de réfléchir avant d'agir, et je suis d'accord avec lui. Le public et la profession méritent un ordre indépendant des programmes politiques. Lorsque l'Ordre s'exprime au nom de la profession, conformément à son mandat, et prodigue des conseils éclairés au gouvernement, ces conseils devraient être appréciés, respectés et intégrés à la législation.

L'Ordre a à peine sept ans, mais nous voulons néanmoins prendre part aux grands débats et aux initiatives susceptibles de nous aider à mieux servir l'intérêt du public et à contribuer au rayonnement de la profession enseignante.